Déclaration CGT au CAEN 14 octobre

CAEN : Conseil Académique de l’Education Nationale

Le plan lycées que vous imposez est d’abord motivé par l’urgence de gérer un problème de bâti surdimensionné, ancien, hors des normes actuelles dans de nombreux domaines. Le problème est devenu aigu dans un contexte de contraintes budgétaires liées à vos choix économiques au niveau national.
Dans ces conditions le renchérissement du prix de l’énergie et des autres dépenses de viabilisations devient insupportable. Le ralentissement démographique impacte les établissements scolaires de façon diversifiée selon les territoires mais vous ignorez avec persistance le rebond de la natalité de 2000 et des années suivantes qui va maintenant impacter les lycées.
Vos projets affectent tout particulièrement les lycées professionnels et suscitent des craintes justifiées chez les Personnels mais aussi sur les usagers et les élus territoriaux.
Les consultations que vous avez menées n’ont pas apportés des éléments concrets de réponses aux questions posées. Elles ont même alimenté craintes et rumeurs tant les évolutions et vos retournements « au fil de l’eau » ont été nombreux. La fermeture du LP Le Corbusier non envisagée lors de la réunion de Lons est aujourd’hui d’actualité sans aucune prospective quant au devenir des
formations.
La fusion des régions Franche-Comté et Bourgogne pose la question du calendrier de ce plan. Y aura-t-il un plan bis si il y a fusion ?
Pourquoi ne pas élaborer un CPRDFP (Contrat de Plan Régional de Développement des Formations Professionnelles) dans l’objectif d’assurer l’élévation du niveau de formation des jeunes et d’offrir les moyens de la formation à tous les salariés et aux demandeurs d’emploi en tenant compte des besoins économiques des territoires.
Les contraintes financières n’ont-elles pas primé sur toutes autres analyses ?
La CGT va suivre avec la plus grande vigilance la mise en œuvre de ce plan sur les points suivants :
– l’emploi
Il ne peut y avoir de suppressions de postes. Tous les emplois doivent être transférés avec les formations. Il ne peut y avoir d’économie d’échelle, lorsque l’on augmente une concentration de population, on augmente ses besoins, on ne les diminue pas. On obtient seulement une diminution des coûts de viabilisation. Dans le cas contraire cela s’appelle un plan de restructuration et se traite par des
négociations paritaires.
– Le maillage des territoires
Les transferts de formation doivent se faire dans des conditions qui permettent à tous les élèves d’avoir une offre d’orientation de proximité variée et/ou de la conserver.

La variété des offres de formation de proximité est nécessaire aux jeunes et ne peut se réduire à celle que suggère le bassin économique et d’emploi.
La question de la synergie entre Région et rectorat nous interroge tout particulièrement. Les objectifs assignés aux deux parties sont parfois divergents, le MEN (Ministère de l’Education Nationale) a une politique de promotion des cycles généraux longs , la région entend développer des diplômes de niveau V dans certaines zones. Comment concilier cela ?
Le rectorat a la maîtrise des emplois enseignants et s’est longtemps appliqué à supprimer des formations presqu’au coup par coup sans réelle vision d’ensemble.
La Région, elle, n’a pas encore résolu les effets des premières fusions d’établissements dans sa gestion des fonctionnaires territoriaux.
Quelle évolution attendre d’une collaboration que vous qualifiez par ces mots : « nous sommes condamnés à nous entendre » ?
Nous veillerons à ce que cela ne se fasse ni au détriment des personnels ni au détriment des apprenants.