Pourquoi faire grève le mardi 18 octobre contre la réforme Macron du LP 2023 ?

Parce que 4 ans seulement après la Transformation de la Voie Professionnelle de J.M. Blanquer qui a déjà malmené le Lycée Professionnel, ses formations et ses personnels, le pouvoir s’acharne à vouloir les éreinter davantage, au profit de l’apprentissage et du CFA promus comme modèles.

Parce que le Ministère qui se prétend pourtant ouvert au dialogue social et à la concertation annonce comme non négociable l’augmentation de 50% des périodes de stage en entreprise. Le passage de 22 à 33 semaines des PFMP en BAC PRO, annoncé pour la rentrée 2023, compromettra évidemment la formation des élèves, en enseignement général et professionnel, ainsi que leurs possibilités de poursuite d’études dans le supérieur.

Ainsi, des BAC PRO passeraient de 8 semaines de stage à 12 en terminale ; ce qui signifierait qu’il ne resterait que 23 semaines de cours sur les 35 de l’année scolaire !

Pour les PLP, l’augmentation des périodes de stage entraînera immanquablement une annualisation du temps de travail des professeurs laissés vacants et donc des suppressions de postes à la pelle, voire un transfert d’enseignants dans le secondaire comme le décret (inquiétant) du 20 juin 2022 y autorise. Veut-on faire des PLP bivalents d’EG les nouveaux PEGC chargés de faire bouche-trous en collège ? Quant aux PLP d’EP, leur avenir est-il d’être versés dans les CFA ou de devenir professeurs de technologie en collège ?

Ce sont nos métiers de PLP et nos statuts qui sont clairement menacés par cette réforme.

Parce que Macron a ressorti la fausse « bonne idée » de l’autonomisation des établissements qui décideraient des répartitions horaires au détriment du cadre national qui garantit aux élèves la même quantité d’heures de cours dans chaque discipline.

Et comme Macron a annoncé simultanément vouloir renforcer l’enseignement des fondamentaux, français et mathématiques, mais avec une année réduite à cause des 50% de stage en plus, quelles disciplines moins fondamentales verraient leurs heures de cours amputées ? Comment faire plus avec moins ? Nul ne le sait, et surtout pas le Président qui renvoie ce problème insoluble au local, à l’autonomie renforcée des établissements.

De telles « expérimentations locales » fragiliseraient évidemment toutes nos disciplines et tous nos postes d’enseignants.

Parce que la réforme Macron réunit – et c’est exceptionnel – l’unanimité des syndicats d’enseignants de LP contre elle, c’est qu’il y a franchement de quoi s’en alarmer.

Les seuls combats qu’on est sûr de perdre sont ceux qu’on renonce à mener.

Le seul moyen de pousser le gouvernement à renoncer à sa réforme mortifère, c’est de lui adresser un signal massif de franche opposition le 18 octobre. Sinon, les jeux seront faits, et il sera trop tard pour s’en plaindre ensuite. Soyons sûrs que le taux de gréviste sera observé par le Ministère et qu’il avancera ses pions en fonction de notre réaction qu’il appréhende.

Tous en grève le 18 octobre pour dire NON à la méforme Macron des LP !

APRES UN RASSEMBLEMENT DEVANT VOS ETABLISSEMENTS, GRANDE MANIFESTATION A BESANCON 15 HEURES PLACE DU 8 SEPTEMBRE